La com interne entre reconnaissance et appartenance

La communication interne n’est pas un principe accessoire, c’est au contraire le début de toute démarche visant l’externe. Elle est garante de l’entente entre les acteurs de l’entreprise, le moteur des projets et la déclinaison régulière d’un accord légal passé entre l’employeur et l’employé : le contrat de travail.

Le contrat de travail n’est ni plus ni moins que le cadre juridique qui fixe les objectifs assignés au collaborateur, autant par la fiche de poste en annexe que par le règlement intérieur auquel il renvoie. Si ce contrat est vite relégué dans une boîte à archives, l’entretien d’évaluation le remet régulièrement sur la table, mais il y a d’autres façons de rappeler au salarié ses engagements et ses missions. Cette manière plus soft s’appelle la communication interne et elle a l’avantage de rappeler en temps réel ce que constitue notamment ce savoir-faire et ce savoir-être que l’on attend de chaque côté du bureau.

Les supports de communication interne sont des outils psychologiques indispensables

L’entretien d’évaluation viendra rappeler la force du pacte passé et sera pour le manager l’occasion de missionner, de motiver mais aussi de contrôler. Cependant son formalisme a inévitablement des conséquences psychologiques qu’il s’agit de contrebalancer. Les supports de communication interne sont des outils psychologiques indispensables car ils permettent d’adoucir des principes de management souvent trop formels tout en usant de principes engageants et fédérateurs.

Or, les sentiments de reconnaissance et d’appartenance sont sans aucun doute les deux réalités psychologiques qui sous-tendent à la fois le contrat de travail et les parutions internes. En effet, on recrute un collaborateur pour ses compétences, on les reconnait explicitement, à l’exclusive des autres candidats qui n’ont pas été retenus, et on vante ses qualités en lui expliquant pourquoi il a été choisi. On lui fait alors bon accueil et il se félicite lui-même d’avoir été désigné pour faire partie du groupe et enfin placé à ce poste qu’il convoitait tant.

Le blog interne ou le journal interne ont cette vertu de pouvoir parler de l’entreprise dans sa globalité mais sous un biais qui doit rappeler le lien qui existe entre la structure et ceux qui la composent. Ce n’est pas le lieu des messages de prescription (il y a pour cela les fiches de procédure ou les notes de service) mais bien le lieu d’une mise en valeur du travail et de ses contextes sous forme d’information. Là se mêlent la communication institutionnelle et la communication émergente, celle qui se crée en situation de travail. Le journalisme interne a alors cette mission de mettre en lumière ce qui se joue dans l’intimité des bureaux et des services pour en faire part à tous et donner à voir toutes les pièces de la machine en action ; en somme il doit rendre évident et visible le lien qui existe entre un principe productif et ceux qui travaillent à son accomplissement. Au-delà de toute obligation contractuelle de résultat, il s’agit de valoriser les savoir-faire en les reconnaissant et d’illustrer régulièrement les principes de cohésions par un effet miroir. Enfin, toute lacune de communication officielle ne reprenant pas une information officieuse, celle que qualifie très bien l’expression « bruit de couloir« , laisse le champ libre à ce qu’il y a de pire pour l’ambiance de travail : la rumeur. Elle est insidieuse, délétère et contre-productive.

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